En préambule à cet article, et en tant que fan de la première heure, je salue Akira Toriyama pour la cohérence générale du manga Dragon Ball. Une petite prouesse quand on connaît l'enfer des délais de la publication hebdomadaire et certaines anecdotes concernant l’exigence de son tantô (responsable d'édition faisant le lien entre le mangaka et sa maison d'édition), obligeant parfois (souvent ?) notre génialissime auteur à repenser son histoire. Ainsi et en ce qui me concerne, du tome 1 au tome 42 de Dragon Ball, le seul point fâcheux est Trunks mentionnant que les Androïdes ayant détruit son futur sont N°19 et N°20. Dont l'apparence ne convenait pas au fameux tantô, d'où la création de N°17 et N°18, blablabla... Ce détail n'a, me semble-t-il, jamais été modifié, de toutes les rééditions que le manga ait connues, sans doute car il ne s'agit pas d'une erreur à proprement parler.
Comme les plus anciens le savent, Dragon Ball aura été absent douze ans de la scène animée⁽¹⁾, de 1997 (fin de Dragon Ball GT) à 2009 avec le lancement de Dragon Ball (Z) Kai. Mais c'est en 2013 que se fera le véritable revival, avec la sortie du quatorzième film Dragon Ball Z, Battle Of Gods, censé être une suite officielle sous la houlette de l'auteur. Puis viendra un quinzième film en 2015, Fukkatsu No F, avant qu'une toute nouvelle série ne débarque l'année d'après, Dragon Ball Super. Toujours produite par Tôei Animation, celle-ci se décline également sous la forme d'un manga réalisé par Toyotarô sous la supervision d'Akira Toriyama lui-même, qui fournit également les grandes lignes de l'histoire à l'équipe technique de la série. Le contexte de publication n'est pas le même qu'à l'époque, puisque l'animé devance le manga dans le cas présent, ce dernier n'étant prépublié que mensuellement dans le V-Jump à raison d'une quarantaine de pages par mois. Ce qui ne change pas, en revanche, ce sont les épisodes filler (bouche-trous), créés ici, à l'inverse, pour ne pas trop distancer la version papier.
Ce revival Dragon Ball, que tout un chacun jugera utile ou non, n'est pourtant pas un modèle de cohérence, entre Akira Toriyama qui piétine étrangement le premier téléfilm Dragon Ball Z⁽²⁾ dans le chapitre Dragon Ball Minus de son manga one-shot Ginga Patrol Jaco, ou encore Son Gohan perdant inexplicablement sa transformation Ultimate⁽³⁾ que le manga sous-entendait (à travers le Vieux Kaiôshin) comme remplaçant celle en Super Saiyan, donc à priori définitive. Plus récemment, nous avons assisté au come-back fracassant de Trunks du futur dans Dragon Ball Super, dans un arc portant son nom (Mirai Trunks Hen) et dont le retour suscite quelques interrogations présentes et passées sur la gestion des voyages temporels dans Dragon Ball. D'autant que le Dragon World s'est depuis élargi avec la révélation sur l'existence de 12 Univers, la Terre faisant partie de l'Univers 7.
Mais mettons de côté les 12 Univers. Tout d'abord, et contrairement à ce que l'on voit dans la trilogie cinématographique Retour Vers Le Futur, il n'existe pas qu'une seule et unique ligne temporelle (ou timeline) modulable à souhait dans Dragon Ball. Une modification conséquente du passé entraîne la création d'une nouvelle timeline, soit une nouvelle réalité, nouveau monde alternatif ou nouveau monde parallèle. A travers les événements vu dans l'arc des Androïdes et de Cell, on dénombre l'existence de quatre mondes parallèles dans le Dragon World, tous répertoriés par les rédacteurs de Shûeisha dans l'ouvrage Dragon Ball Daijiten (Le Dictionnaire De Dragon Ball chez nous), septième et dernier volume de la collection Dragon Ball Daizenshû, "grande et complète", comme son nom l'indique. Attention, ça se complique ! Ces mondes, les voici :
Comme les plus anciens le savent, Dragon Ball aura été absent douze ans de la scène animée⁽¹⁾, de 1997 (fin de Dragon Ball GT) à 2009 avec le lancement de Dragon Ball (Z) Kai. Mais c'est en 2013 que se fera le véritable revival, avec la sortie du quatorzième film Dragon Ball Z, Battle Of Gods, censé être une suite officielle sous la houlette de l'auteur. Puis viendra un quinzième film en 2015, Fukkatsu No F, avant qu'une toute nouvelle série ne débarque l'année d'après, Dragon Ball Super. Toujours produite par Tôei Animation, celle-ci se décline également sous la forme d'un manga réalisé par Toyotarô sous la supervision d'Akira Toriyama lui-même, qui fournit également les grandes lignes de l'histoire à l'équipe technique de la série. Le contexte de publication n'est pas le même qu'à l'époque, puisque l'animé devance le manga dans le cas présent, ce dernier n'étant prépublié que mensuellement dans le V-Jump à raison d'une quarantaine de pages par mois. Ce qui ne change pas, en revanche, ce sont les épisodes filler (bouche-trous), créés ici, à l'inverse, pour ne pas trop distancer la version papier.
- Le premier est l'histoire principale telle que nous la connaissons;
- Le deuxième est celui d'où vient Trunks, soit un monde où tous nos héros sont morts, et celui qui est précisément en danger dans Dragon Ball Super;
- Le troisième est celui d'où vient Cell, c'est-à-dire un futur dans lequel Trunks est rentré désactiver les Androïdes avec les plans trouvés dans le laboratoire du Dr Gero, s'y faisant tuer par sa créature qui volera la Time Machine et remontera le temps pour absorber N°17 et N°18, rejoignant ainsi l'histoire principale;
- Le quatrième découle du précédent, à savoir que s'il existe un monde dans lequel Trunks est rentré désactiver les Androïdes, il en existe un autre assez similaire au premier duquel Trunks est absent. Notez que j'émets une réserve sur les propos du livre disant que le Cell Game s'y tient, puisqu'il me semble que l'arrivée de Cell et plus précisément la découverte d'une seconde Time Machine sont les raisons pour lesquelles Trunks ne rentre pas immédiatement à son époque avec les plans.
- Trunks revenant vers le passé pour avertir nos héros de la menace Androïde et sauver Gokû d'une maladie cardiaque ; aucun problème, c'est bien "son" passé;
- Trunks retournant ensuite vers son époque ; ça coince, il a déjà modifié le temps, donc aurait dû trouver le futur de l'histoire principale;
- Trunks revenant donner un coup de main contre les Androïdes ; ça coince, ce n'est plus "son" passé;
- etc...
- Le futur de Trunks n'est pas celui du présent de l'histoire principale;
- Le futur de Trunks est celui d'un monde parallèle connecté au présent de l'histoire principale par une configuration initiale bien précise, incluant un délai à respecter (si 24h passent dans le présent, ce doit être pareil dans le futur);
- Cette configuration ne doit en aucun cas être modifiée, sous réserve de perdre cette connexion et d'atterrir ailleurs;
- La connexion s'affaiblit à chaque voyage.
- Le premier est toujours notre histoire principale, celle où Trunks intervient à nouveau et dans laquelle Zamasu est éliminé par Beerus avant de mettre son plan à exécution;
- Le second est le même que le précédent mais sans l'intervention de Trunks permettant de percer à jour le plan de Zamasu ; celui-ci vole le corps de Gokû en toute impunité et utilise l'Anneau Du Temps affilié au monde de Trunks pour s'y rendre et semer le chaos, s'alliant au passage au Zamasu de ce futur parallèle ; je pense qu'on peut le considérer comme le cinquième monde parallèle du Dragon World, comme en attestent les quatre Anneaux du Temps "parallèles" dont un créé récemment, selon Gowasu.
- Dans le manga, Zamasu apprend l'existence de Gokû lors d'une visite de courtoisie du Kaiôshin de l'Univers 7, totalement indépendante du voyage temporel de Trunks ; connaissant Gokû, Zamasu fera ses recherches (God Tube, Zunô) et mettra son plan à exécution (sans l'intervention de Trunks, cinquième timeline) ou pas (intervention de Trunks, première timeline);
- Dans l'animé, Zamasu n'apprend l'existence de Gokû que lorsque celui-ci accompagne Beerus et Whis pour une visite de contrôle... qui n'aurait jamais eu lieu si Trunks n'était pas intervenu ; difficile dans ce cas-là d'établir clairement les deux timeline, puisque sans l'intervention de Trunks, Zamasu n'aurait "à priori" jamais connu Gokû.
Voilà pour cette tentative d'explication, qui arrive certes alors que l'arc du manga n'est pas encore terminé, mais motivée par un immense coup de coeur pour le chapitre 21 apportant des explications que je n'espérais plus. Malgré un début quelque peu laborieux, le manga de Toyotarô ne cesse de se bonifier chapitre après chapitre, devenant bien plus qu'un bête support promotionnel rushé et sans intérêt comme on peut le lire à droite à gauche, et offrant de magnifiques dessins et une histoire aussi agréable à suivre que le manga d'origine. Vivement la sortie française du premier tome prévue pour avril prochain !
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(1) Les raisons de cette absence, aucunement liée à une baisse de popularité, sont révélées dans l'ouvrage Akira Toriyama, Le Maître Du Manga, dont je recommande vivement la lecture.
(2) Akira Toriyama avait tellement aimé le téléfilm narrant la lutte acharnée et solitaire de Bardock, qu'il décida d'inclure le personnage sur deux cases du manga, lorsque Freeza note la ressemble de Gokû avec ce Saiyan qui lui tint tête.
(3) Bien que jamais évoquée à l'époque, Ultimate Son Gohan「アルティメット孫梧飯」est la dénomination officielle employée de nos jours dans les produits dérivés de la licence : cartes, jeux vidéo, etc...
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